Quand la flemme cache de l’épuisement : apprendre à faire la différence


Tu dis que t’as la flemme. De sortir. De répondre. De te laver les cheveux. De ranger. De faire la vaisselle.
Tu ouvres Netflix, tu scrolles.
Tu sors frénétiquement ton téléphone pour ouvrir TikTok ou Instagram, tu scrolles.

Alors tu ris.
Tu dis « je suis une larve aujourd’hui ».
Mais au fond, est-ce que c’est vraiment de la flemme ?
Est-ce que ça pourrait être ton corps qui te chuchote (ou hurle) qu’il n’en peut plus ?

Et si on arrêtait de se juger flemmard quand on est juste épuisé ?


La flemme ne dure pas trois semaines

On a grandi avec l’idée que la flemme est un défaut. Une forme de mollesse morale.

« Si tu veux réussir, faut te bouger »

Alors quand tu t’écroules en fin de journée, tu culpabilises.
Tu te dis que tu abuses.
Que tu aurais largement pu aller au yoga, répondre aux messages, lancer une machine.

Mais la flemme « classique », c’est ponctuel. C’est « j’ai pas envie, mais je pourrais si je voulais. »
L’épuisement, lui, c’est : « je veux bien… mais je peux pas ».


Les vrais signes d’un épuisement qui se déguise en flemme

Tu crois que t’as la flemme, mais :

  • Tu te réveilles plus fatigué·e que la veille
  • Le moindre truc devient une montagne (répondre à un mail, prendre une douche…)
  • Tu n’éprouves plus d’envie, même pour des choses que tu aimais
  • Tu es irritable, vide ou engourdi·e émotionnellement
  • Rien ne te ressource vraiment, même le repos

Et c’est long… très long.

Les pertes de motivation passagères, ça existe pour tout le monde. Mais, quand ça commence à être ta nouvelle norme… là il y a peut-être un truc qui ne va pas.
C’est un corps (et un mental) qui ont peut-être un peu tapé dans les réserves trop longtemps.


Ce qu’on appelle « flemme » est souvent une surcharge invisible

Tu n’as pas fait 10 marathons. Tu ne rentres pas tous les soirs à 1h du mat.
Mais tu as peut-être :

  • absorbé 1000 micro-tensions,
  • pensé à tout pour tout le monde,
  • géré ton job,
  • répondu à tous tes mails,
  • encaissé tes deadlines,
  • bataillé avec tes hormones,
  • fait fasse à tes angoisses existentielles,
  • dû rester une personne agréable au passage.

Tu t’étonnes d’être fatigué·e, alors que tu as mené une guerre invisible toute la semaine !

Petite pensée self-care qui ne mange pas de pain :

Tu as le droit d’être fatigué·e même si tu n’as rien fait de « spectaculaire ».

Ton cerveau est une machine ultra-sollicitée. Tes émotions sont des flux qui fatiguent. Ta charge mentale est réelle.


Comment faire la différence entre « juste la flemme » et « réel épuisement » ?

Alors, pour bien faire la différence entre un épisode de flemme et une fatigue persistante, pose-toi ces questions :

  • Est-ce que j’ai envie, mais je repousse… ou est-ce que je n’ai plus la force ?
  • Est-ce que j’arrive à me ressourcer si je prends une pause ?
  • Est-ce que ce « rien » que je fais me redonne de l’énergie… ou est-ce qu’il m’anesthésie ?

🧠 Si la pause recharge → flemme.
🧠 Si la pause t’éteint encore plus → épuisement.


Apprendre à t’écouter (même quand c’est flou)

Tu ne dois rien à personne. Pas même un visage frais et dispo tous les jours.
Tu peux te reposer sans te justifier.

Et, j’anticipe, posons les bases tout de suite :

Repos ≠ flemme ≠ paresse

Tu peux dire non à une sortie. Tu peux dormir 10h. Tu peux t’écrouler.

Ton énergie n’est pas une ressource inépuisable.
Et ta valeur ne dépend pas de ta productivité.

Parfois, il faudra peut-être que tu t’octroies des vraies vacances. Je sais que c’est parfois un luxe pour certain·e·s, mais ce peut être une réalité qu’il sera difficile d’esquiver.


Et si on arrêtait de confondre épuisement et flemme ?

On vit dans une société qui valorise ceux qui tiennent, même en miettes.
Mais tenir, ce n’est pas vivre.

Alors la prochaine fois que tu dis « j’ai la flemme », demande-toi si ce n’est pas ton corps qui t’envoie un signal de détresse.

Et rappelle-toi : se reposer, ce n’est pas « faire moins » ou « faire pas assez ». C’est un besoin que tu ne peux pas esquiver. C’est quelque chose que toi, ton corps et ta tête, méritez.


Un commentaire

Répondre à Ne plus attendre la motivation : ce que ça change quand on agit quand même – (extra)ordinaire trentenaire Annuler la réponse.