Liking gap : pourquoi tu penses que les autres ne t’aiment pas autant qu’ils le disent

Ça t’est déjà arrivé, après une interaction sociale, de ruminer presque l’intégralité de ce que tu as dit en te disant que tu as pris trop de place, que tu n’aurais pas dû dire ci, que tu aurais plutôt dû dire ça, que tu as dû embêter tout le monde… finalement… que tout le monde te déteste ?

Ce phénomène, appelé le liking gap, se manifeste quand tu te sens moins aimé·e ou apprécié·e qu’en réalité. Pourquoi ce décalage existe ? Comment il se manifeste ? Comment tu peux éteindre cette petite voix reloue qui détruit ta confiance en toi ? Chers addicts des textos post-soirée « et désolée, j’ai trop parlé hier », on va essayer de se poser 2 minutes pour y réfléchir.

Qu’est-ce que le liking gap ?

Le liking gap, c’est ce décalage entre la façon dont tu perçois l’affection que les autres te portent et la réalité de leurs sentiments. En d’autres termes, tu as tendance à sous-estimer combien les autres t’apprécient réellement.

Ce biais de perception peut te faire croire que tu es moins•e que ce que tes interlocuteurs expriment ouvertement. Pourtant… la réalité est bien différente !

L’illustratrice Cy. en a fait un strip le mois dernier… et il a résonné avec BEAUCOUP de monde ! Si tu ne l’as pas vu, je t’invite à le lire, en plus d’être très chouette, il illustre à merveille ce phénomène (et si tu veux te sentir moins seul·e, lis les commentaires, ça fait relativiser, je t’assure).

Alors, on en tire quoi de ce strip ? D’abord, qu’on tu es sûrement beaucoup trop angoissé·e mais ça tu en avais déjà une belle certitude, mais surtout : tu n’es pas seul·e à ressentir ça.

Pourquoi ce décalage existe-t-il ?

Alors, pourquoi bon sang passe-t-on régulièrement du temps à nous flageller en pensant des choses qui n’ont pas lieu d’être ? Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi tu te sens moins aimé•e que les autres ne le pensent :

  • Biais cognitif négatif : tu as tendance à te focaliser sur tes défauts ou tes échecs plutôt que sur tes qualités, ce qui te fait douter de ta valeur. Même si tes amis et collègues te complimentent, ton esprit insiste sur ce qui ne va pas.
  • Anxiété sociale et auto-critique : la peur d’être jugé·e ou rejeté•e peut amplifier cette impression. Tu interprètes chaque remarque ou comportement comme une preuve (biais de confirmation) que tu n’es pas assez bien, même lorsque ce n’est pas le cas.
  • Comparaison constante avec les autres : dans un monde où les réseaux sociaux mettent en avant des images idéalisées de la vie, tu as tendance à te comparer aux autres, ce qui te fait croire que tu es en deçà des standards.
  • Méconnaissance des signaux réels : parfois, tu passes à côté des signes positifs ou tu minimises les compliments, en pensant que les autres te réservent de la bienveillance « par politesse » et non parce qu’ils te l’expriment sincèrement.

Comment surmonter le liking gap ?

Je ne sais pas pourquoi, mais avoir pris connaissance que ce phénomène avait un nom et que j’étais trèèèèèèèès loin d’être la seule à vivre ça, ç’a été un premier pas non négligeable pour surmonter le liking gap.

En fait, dès lors que l’on commence à sortir de son nombril et se dire que l’autre personne en face peut littéralement avoir les mêmes angoisses, on se sent toute suite plus léger.

Une question à te poser pour ça :

Est-ce que TOI tu te fais ces réflexions que tu te fais à toi-même à propos des autres ?

On sera d’accord pour se dire que dans une large majorité de situations, ce n’est pas le cas. Si toi tu ne te fais pas ces réflexions sur les autres, pourquoi le feraient-ils sur toi ?

Nous avons trop tendance à oublier que nous sommes un personnage secondaire dans la vie des autres. Nous pensons que toute l’attention est portée sur nous pour épier nos moindres détails, nos moindres faux pas… mais ce n’est pas le cas.

Autre composante à prendre en compte : on s’auto-critique souvent par rapport à une vision idéalisée de soi-même… une personne qui finalement n’existe que dans notre tête et que personne ne connaît. Je laisse cette petite graine germer dans ton esprit, parce que se rendre compte de ça peut te faire réaliser bien des choses.

Si malgré tout tu n’arrives pas à faire taire cette petite voix dans ta tête ? Communique et demande une réponse sincère à tes interlocuteurs. Écoute véritablement la réponse qu’on te donne sans penser qu’on te ment pour te faire plaisir. Dialogue avec des personnes en qui tu as confiance.

Le liking gap n’est pas une fatalité, mais plutôt un reflet de la manière dont ton esprit interprète les interactions sociales. Le reconnaître, c’est déjà un pas vers la bataille que tu t’apprêtes à tenir avec ton cerveau pour lui intimer d’arrêter de te dire n’importe quoi. En apprenant à contester ces pensées négatives, tu peux te libérer de ce sentiment de ne pas être assez aimé·e et avancer avec plus de confiance dans tes relations. Rappelle-toi que tu es précieux·se et que les compliments que tu reçois sont le reflet de la réalité bienveillante que les autres voient en toi. Ce n’est pas de la charité.

Sur ce même sujet, je t’invite à écouter le très bon podcast Émotions : Et si on vous aimait plus que vous ne le pensez ? de Louie Media qui viendra compléter davantage cette thématique.

Alors, la prochaine fois que tu te surprends à douter, repense à ces conseils. Tu ne battras pas le liking gap en un jour, mais quelques petits ajustements progressifs pourront faire leur bout de chemin, étape après étape !

Et toi, as-tu déjà ressenti ce liking gap ? Je serai curieuse de lire quelle expérience tu as vis-à-vis de ça !

4 commentaires

  1. […] À l’inverse, si tu es introverti·e, c’est toute suite moins glamour.Tu as souvent tendance à t’isoler et l’anxiété est ta seconde peau à force de trop réfléchir.Tu as peu d’ami·e·s et tu envies les gens qui en ont beaucoup, comme si tu ne te sentais pas vraiment normal·e ou inadapté·e à la société.Tu es peut-être moins solaire et plus sujet·te au liking gap. […]

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