Il y a des jours où tu rêves de vivre dans une grotte. Sans téléphone. Ni notifications. Ni êtres humains tout court d’ailleurs.
Tu dis non aux apéros. Tu préfères mater une série que voir du monde. Tu ressens de la paix quand il ne se passe… rien.
Alors tu te demandes : Est-ce que je suis introverti·e ? Ou est-ce juste que le monde me saoule ? Ou les deux à la fois peut-être ?
Introverti ou juste épuisé socialement : ce n’est pas la même chose
L’introversion, c’est une caractéristique de personnalité.
Pas une maladie. Pas un défaut. Pas un désamour de l’humanité (quoique parfois, en tant que grande introvertie, je me le demande… 😬).
On en avait d’ailleurs déjà parlé dans un article juste ici 👉 Introverti ou extraverti : comment savoir ?
Pour résumer rapidement, les personnes introverties :
- se rechargent seules, pas en groupe,
- n’aiment pas les bavardages inutiles,
- ont besoin de calme pour fonctionner.
D’autre part, être fatigué socialement, c’est un état temporaire :
- surcharge de sollicitations (réunions, échanges, réseaux),
- pas de temps seul·e pour décompresser,
- besoin de silence parce que le bruit mental est déjà trop fort.
Donc : tu peux être extraverti·e ET socialement épuisé·e. Et tu peux être introverti·e ET curieux·se des gens.
Quelques questions pour y voir plus clair
Pose-toi honnêtement quelques questions pour essayer de trancher entre l’un ou l’autre (ou pas) :
Est-ce que j’ai toujours eu tendance à préférer être seul·e, même enfant ?
→ Cela peut indiquer une introversion. Les introvertis apprécient profondément la solitude, souvent depuis toujours.
Est-ce que ce besoin de solitude est apparu récemment, ou s’est intensifié après une période stressante, un burn-out ou un changement de rythme de vie ?
→ Cela pourrait signaler un épuisement social, surtout si c’est nouveau ou inhabituel.
Après une interaction sociale, est-ce que je me sens vidé·e, même si j’ai aimé le moment ?
→ Typique de l’introversion. L’interaction peut être agréable, mais coûte de l’énergie.
Est-ce que je ressens une aversion marquée pour toute interaction sociale en ce moment, même les petites ?
→ Cela peut refléter un épuisement social si c’est ponctuel et disproportionné par rapport à d’habitude.
Ai-je besoin de moments seul·e pour me recentrer et me ressourcer (introversion), ou est-ce que j’ai besoin d’isolement pour ne pas m’effondrer (épuisement) ?
→ Les deux peuvent impliquer du retrait, mais l’un est préventif et naturel (introversion), l’autre est un signal d’alarme (épuisement).
Est-ce que je me sens souvent obligé·e de jouer un rôle ou de porter un masque en société ?
→ Cela peut être le signe d’une introversion, mais aussi d’une surcharge mentale si cela devient pesant.
Est-ce que je ressens le bruit, la foule ou les sollicitations sociales comme une agression ?
→ Cela peut indiquer un épuisement sensoriel lié à une surcharge émotionnelle ou cognitive.
Le monde actuel fatigue tout le monde (même les personnes extraverties)
Adressons toute suite l’éléphant dans le magasin de porcelaine : le monde d’aujourd’hui est fatigant, surtout quand on a 30 ans.
Notifications permanentes. Réseaux sociaux. Sollicitations non-stop. Pression de répondre vite.
Même si tu adores les gens, ton cerveau n’est pas conçu pour autant de stimulations.
Avec tout ça, il n’y a rien d’étonnant au fait d’être ponctuellement épuisé·e.
Petit rappel qui fait du bien : tu n’es pas asocial·e parce que tu choisis de couper ton téléphone le week-end, tu protèges simplement (et à raison) ton énergie mentale, et c’est 100% OK.
Tu n’as pas besoin d’une étiquette pour t’autoriser à ralentir
Que tu sois introverti·e avec une batterie sociale déchargée ou épuisé·e socialement, finalement, le constat est le même : il va falloir que tu lèves le pied pour recharger tes batteries.
Tu n’as pas à prouver ton introversion pour dire non à une soirée.
Tu n’as pas à être à bout de nerfs pour avoir le droit d’annuler un appel.
Tu n’as pas à justifier ton besoin de calme.
Être à l’écoute de soi, c’est une raison suffisante pour arrêter de se forcer quand la tête et/ou le corps dit stop, tu ne crois pas ?
PS : aller chercher la source plutôt que « simplement » s’occuper des symptômes au jour le jour est toujours une bonne chose, j’en suis persuadée. Alors, c’est peut-être de l’introversion, c’est peut-être de l’anxiété sociale, c’est peut-être ton SPM, ou un mal-être plus persistant… Mais chaque chose en son temps.
Ce monde va vite. Parle fort. Demande beaucoup. Mais tu as le droit :
- de préférer les silences,
- de choisir qui t’approche,
- de ne pas répondre tout de suite,
- de vouloir être seul·e,
- de vouloir ne pas suivre un rythme à 100 à l’heure.
Ce n’est pas de l’isolement, c’est de la préservation, que tu sois introverti·e ou simplement à bout. Tu as le droit de poser un « non merci » doux mais ferme au monde. Accorde-toi ce petit acte self-care, ça te fera sûrement du bien 💛

[…] seul·e. Ce n’est pas juste une question d’introversion (même si on en a déjà parlé dans cet article), c’est une question de jauge interne. Comme un téléphone en fin de course, sauf que toi, tu ne […]
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