Ah la fameuse routine skincare. Tu sais ce moment censé être doux, relaxant, rien que pour toi ?
Sauf que ce soir-là, tu es plantée devant ton miroir, en train de te demander si tu dois d’abord appliquer le sérum à la niacinamide, ou si l’acide hyaluronique passe avant. Et tu te rappelles vaguement que l’huile vient après l’eau, mais qu’il faut éviter de mélanger certains actifs, et que le contour des yeux doit être tapoté avec l’annulaire — et tu te demandes à quel moment c’est devenu aussi compliqué de se laver le visage.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la ✨ charge mentale du skincare ✨.

Skincare : le nouveau devoir du soir
On t’avait vendu le skincare comme un moment de self-care. Un rituel doux, à la bougie, ambiance slow life, playlist lo-fi, comme dans les vidéos YouTube des influenceuses qui ont 12 produits, une peau parfaite et du temps.
Mais dans la vraie vie, ta routine beauté ressemble de plus en plus à une corvée minutée. Tu ouvres ton placard de salle de bain, et tu fais face à une armée de produits que tu as achetés « au cas où », que tu n’oses pas jeter, et dont tu ne sais même plus exactement à quoi ils servent.
Et si tu n’appliques pas tout dans le bon ordre ou que tu ne te plies pas à l’injonction même de la skincare, tu culpabilises. Comme si tu allais détruire ta barrière cutanée et mériter ton bouton du lendemain.
Le skincare est devenu une pression invisible
On parle souvent de charge mentale domestique. Mais rarement de celle qui s’est infiltrée jusque dans nos moments censés être apaisants. Je ne vais pas dire que c’est équivalent, loin de là… mais il faut quand même se rendre compte du niveau de complication qu’on s’impose parfois.
Parce que ce n’est plus juste une crème. C’est :
- savoir quand faire un double nettoyage,
- comprendre les ingrédients de chaque sérum (acide salicylique ? rétinol ? AHA ?),
- jongler avec les tendances skincare sur TikTok (« Quoi ?! Tu ne fais pas de skin cycling ? »),
- et faire ça tous les jours, sans faillir, sinon tu es « inconsistant·e ».
C’est devenu un job à mi-temps. Sans salaire. Avec une pression sociale en bonus.
La skincare comme rituel… ou comme obligation ?
Tu es peut-être dans la catégorie « Pas de routine skincare à 30 ans, mais je me dis que ça serait quand même bien que je me force ». Tout est dans le phrasé : se forcer à. Ça envoie toute suite du rêve sur le papier n’est-ce pas ?
À l’inverse, tu peux aussi te dis : « Mais j’aime ça, moi, les soins visage ! »
Et c’est vrai pour plein d’entre nous. Mais aimer quelque chose ne veut pas dire ne jamais en être fatiguée.
Quand ton moment de soin devient une to-do list avec une hiérarchie de sérums, c’est peut-être qu’on a franchi un cap.
Quand tu repousses ton coucher parce que « tu n’as pas encore fait ta routine », ce n’est plus du plaisir, c’est de la contrainte.
Et quand tu culpabilises parce que tu n’as mis « que » une crème hydratante, il y a comme un souci.

Et si on simplifiait ? (et qu’on envoyait péter les injonctions)
La vérité, c’est qu’on n’a pas besoin de 14 étapes.
Une peau « parfaite » n’existe pas.
Et ton bien-être ne devrait pas dépendre du nombre de couches sur ton visage.
Ce que tu as besoin, c’est :
- d’une routine qui t’apaise,
- de produits que tu comprends,
- d’un moment qui t’appartient — même si c’est juste 30 secondes de crème Nivea.
Tu peux choisir de faire un masque à l’argile… ou pas. Tu peux ne rien faire, et ce sera quand même du soin.
Le skincare ne devrait pas être un énième espace de compétition silencieuse entre meufs fatiguées. Pas une nouvelle norme à atteindre.
Pour une routine beauté libérée (et beaucoup plus légère)
Et si on revenait à l’essentiel ?
Non pas pour suivre la tendance « skincare minimaliste », mais pour se désencombrer la tête.
Parce que parfois, le vrai soin de soi, c’est de se dire :🧴 “Ce soir, je me lave le visage à l’eau tiède, je mets une crème hydratante, et c’est suffisant.”
Pas besoin de tout optimiser.
Pas besoin de tout comprendre.
Juste prendre soin de toi, avec ce que tu as.
Et t’accorder la paix.

La charge mentale skincare, c’est ce petit bruit dans ta tête qui transforme un moment simple en devoir compliqué.
Ce n’est pas ta faute. C’est le résultat d’un monde qui a transformé le soin de soi en vitrine.
Mais tu peux choisir autre chose.
Tu peux décider que ton soin de soi ne sera pas une performance.
Tu peux ralentir.
Tu peux simplifier.
Tu peux t’écouter.
Et ça, c’est peut-être le plus grand acte de self-care que tu puisses poser.
